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 Histoire de la Bretagne au Moyen Age

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MessageSujet: Histoire de la Bretagne au Moyen Age   Histoire de la Bretagne au Moyen Age Icon_minitimeMer 21 Fév - 9:55

Sauvegarde du 21/02/2007 17:55:21
Lien original : http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=95275
Nombre de messages sauvegardés : 16
Nombre de messages dans le topic au total : 16


Firgold a écrit:
LA HIERACHIE MILITAIRE

Au premier plan le Duc puis un ou des MARECHAUX chef de l’armée en campagne secondé par des lieutenants, la police militaire était assurée par les PREVOTS DES MARECHAUX .Puis le CAPITAINE noble généralement professionnel et des DIZAINIERS commandant des petits groupes (dizaines, vingtaines… ). Un trésorier des guerres assurait la partie financière et matérielle. Un GRAND MAITRE DE L ARTILLERIE et un AMIRAL (Du Quellenec père puis fils) commandaient leurs corps respectifs.
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Au plus prés du Duc : la GARDE DUCALE (création 1420) Elle se composait d’archers et d’hommes d’arme à cheval .Tous étaient à la solde du Duc et possédaient bel appareil et tenues. Elle évolua pour se scinder en 40 archers de la " grande garde ou garde première " et en " petite garde " de 100 autres archers. Tous étaient en livrée à trois couleurs : noire, blanc, violet et avec une cordelière brodée d’or, double pour leur capitaine. Des courtilliers se joignirent à eux après 1470.Ils marchent derrière le pennon ducal composé d’un champ d’hermine.

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L’armée de base : les COMPAGNIES D’ORDONNANCE (création 1450)

Leur constitution met fin au service militaire contenu dans le Livre des ostz. C’est le noyau permanent de l’Armée Bretonne. Ces troupes formaient des lances garnies bien équipées (un homme d’arme en harnois, un coutilier, deux archers montés plus deux non combattants) qui se regroupaient ensuite en compagnies de 25 lances ! La solde se fait par lance de 20 à 25 livres par mois à répartir entre les hommes. Ils se rallient aux cris de " Malo au riche Duc " ou surtout " Saint-Yves ". En campagne ils vivaient chez l’habitant dédommagé ensuite par l’administration ducale.
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Le BAN féodal concerne les obligations de services réglementaires de la NOBLESSE vis-à-vis du Duc avec un nombre d’homme et d’équipement établis selon leur niveau de ressource. La solde est à la charge du Duc selon la durée de la levée du Ban. Pour nos pauvres seigneurs léonards soit ils pouvaient servir comme jusarmier ou archer à pieds pour moins de 60 livres de revenus, entre 60 et 140 idem mais monté et avec un coustilleur à cheval aussi, ensuite un page et d’autre jusarmiers doivent suivre … L’équipement devait suivre à la hausse jusqu’au blanc harnoi complet, les ordonnances ducales détaillent le matériel obligatoire ! En 1480 les catégories se simplifièrent (+ ou - 80 livres de revenus).Le noble, chef de lance de ban devait répondre avec ses hommes aux montres générales (comme celles de Lesneven en 1467 et 1481). Du Chastel, seigneur banneret à fort revenus (2.500 livres) se présenta en 1481avec deux lances de trois hommes (une homme d’arme, un coustilleur, un page) commandées l’une par lui et l’autre par Guillame Kerlech et avec huit archers suivants. Les seigneurs Du Chastel et de Kerlouan avaient aussi un rôle majeur dans le contrôle des frontières maritimes du nord du Léon .Ils relaient les " semonces " de la Châtellenie pour mobiliser les habitants en cas de danger de débarquement étranger !
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Puis les FRANCS ARCHERS ou FRANCS ELUS car élus par les paroissiens (création 1425 sur les conseils d’Arthur de Richemont soit 23 ans avant la France).Il s’agit de compagnies de miliciens paroissiens roturiers formés sous le contrôle de commissaires ducaux, corps disparate de conscrits archers et de jusarmiers et vougiers, coutilliers, d’équipement d’assez bon niveau, rémunérés en direct par les contribuables locaux puis par une partie du fouage . Ils prêtent serment au Duc et sont commandés par un capitaine local de petite extraction .Ils ont obligation de se rendre aux montres organisées sur les places du marché de la châtellenie et seront regroupés par évêchés dont ils portent les couleurs ou " badge " (pour le Tréguier et Léon en 1458: capitaine Pierre le Métayer). Ils étaient commandés par un capitaine général. Citons les exploits de ses troupes : avec les hommes de la garnison de Brest commandées par Guyon du Quelennec elles repoussèrent les anglais qui après avoir débarqués au Conquet arrivèrent à ST Renan en 1462.
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Plus tardivement les MILICE DES BONS CORPS car aillant " les meilleurs, les plus puissants et les plus agiles " corps (créations 1480) : En Léon 1200 hommes roturiers répondirent au désir du Duc d’augmenter l’ost, après serment ils se regroupèrent en 6 compagnies de 200 hommes sous le commandement de capitaines nobles ; de même que 18 000 autres hommes dans les autres évêchés ! Leur équipement est des plus hétéroclite et leurs expériences des choses de l’art de la guerre faible ! En 1486 une nouvelle levée fut réalisée portant les chiffres bretons à 80.000 hommes chiffre de A.Bouchart très majoré d’après M.Jones.
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Des MERCENAIRES de toutes nations (surtout des archers anglais, des gascons, des allemands) renforcèrent de façon très onéreuse la faiblesse des compagnies d’ordonnance .Ils étaient rémunérés par le Duc de façon stricte, vivant en campagne chez l’habitant et non pas sur l’habitant comme les mercenaires engagés par les français .Les frais étaient pris en charge par le Duc.
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L’ARTILLERIE : soit de bataille soit de place (villes et forts ducaux), indépendant des autres corps, souvent associés à des mercenaires étrangers .Ils se regroupent en bande d’artillerie commandée par un " maistre artillier " et sont associés à d’autres corps de métiers mécaniques : salpétriers, charpentiers, sapeurs, forgerons …Ces spécialistes comptent prés de 40 % d’" estranger " chèrement rémunérés sur le budget de guerre .
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Les places ont un retard important en équipement ou du matériel hétéroclite ou non fonctionnel (sauf Brest précurseur du fait de l’occupation anglaise). Les efforts majeurs des années 1470/1480 semblent bien illusoires ! Par contre ils générèrent de gros profits pour les fondeurs, vendeurs d’acier ou de salpêtre (dont des Espagnols), tailleurs de " boules de pierre " (en kersanton bien sur …)…
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Le GUET dans les villes et places fortes ducales en temps de guerre devaient être assuré par les habitant et ceux des environs (sollicités sur deux lieux à la ronde puis trois et enfin quatre à la fin du Duché).Les refus et les absences étaient légions pour éviter un " demy guet ou un guet " et les mandements ducaux de plus en plus sévères. Ce bon peuple devait aussi parfois " assurer sauvegarde de nourriture " en place forte (jusqu’à la moitié de leurs réserves). Ces hommes soulageaient les faibles effectifs des places fortes (parfois uniquement de quelques dizaines d’hommes avec peu de professionnels dans des places clés !). Les renforts apportés à ces " mortes payes " dés 1464 seront biens modestes.
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La MARINE BRETONNE : il existe peu de renseignement sur la nature des hommes d’armes issus des compagnies d’ordonnance et des francs archers, mais les grandes nefs de combat pouvaient embarquer 300 soldats ou plus. Ainsi les événements de 1468 firent mettre en alerte une nef de 400 hommes en rade Brest. Les " mariniers " étaient mobilisables en sus du ban et des branles bas du fait de leurs spécialisations reconnues. Depuis Jean IV la police des mers et la protection des convois maritimes étaient systématiques et mobilisaient beaucoup de léonards de tous rangs. Ils ne délaissaient pas pour autant la piraterie comme les hommes d’Henri Grall qui capturèrent la " Marie " de Newcastle.
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GARDE DE COTES (création officielle en 1480)

Mais depuis longtemps la défense côtière était assurée par le peuple du littoral qui remplissait un rôle de surveillance permanente, d’alerte (feux, cloches) et de combat local avec ordre de se tenir armé contre l’éventuel envahisseur. Ils étaient appuyés sur des lieux militaires stratégiques (entrées du goulet de Brest, forts du Conquet et de Trémazan…) et par les contrôleurs de l’Abbaye de ST Mathieu. Des mobilisations générales des habitants des " frontières de mer " étaient réalisées en temps de crise (1462, 1468 par exemple) .

En annonce>Mat
Firgold a écrit:
Anne, Charles, Louis, Claude, François

et les Bretons
......................................................

Elle vécut 37 ans, fut mariée à 14, veuve à 21, remariée à 22. Duchesse à 11 ans, elle fut couronnée reine de France à 15 ans. Un vitrail de Nantes la représente : visage classique, bouche petite, nez droit, yeux ronds aux fins sourcils ; le front est haut et bombé ; l’ensemble est doux, agréable.
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C’est Anne de Bretagne, née le 25 janvier 1477, fille aînée du dernier duc souverain de Bretagne, François II. A la mort de celui-ci, le 8 septembre 1488, elle devient duchesse. L’armée bretonne vient d’être écrasée par l’armée royale à Saint-Aubin-du-Cormier. Cherchant un soutien extérieur, Anne épouse par procuration Maximilien de Habsbourg, futur empereur d’Allemagne. Mais les troupes de Charles VIII conquièrent la plupart des villes bretonnes et, réfugiée dans Rennes encerclée par les Français, la duchesse de Bretagne accepte d’épouser le roi de France. Le mariage a lieu au château de Langeais, le 6 décembre 1491. Anne est couronnée reine de France à Saint-Denis, le 8 février 1492
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Devenue veuve le 8 avril 1498, Anne en profite immédiatement pour rétablir la chancellerie de Bretagne, frapper sa monnaie pour affirmer sa souveraineté, et réunir ses Etats qu’elle préside le 28 septembre 1498 à Rennes. Elle fixe ensuite sa résidence à Nantes. C’est là que, le 8 janvier 1499, elle épouse, selon les termes du contrat de son premier mariage, le successeur de Charles VIII sur le trône de France, Louis XII d’Orléans. Celui-ci la laisse s’occuper de son duché, où règnent alors paix et prospérité.
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Anne conquiert ses sujets bretons lors d’un périple de trois mois qui la mène, en 1505, de Nantes à Vitré, en passant par Vannes, Quimper, Le Folgoët (lieu de pèlerinage prétexte à son voyage), Brest, Saint-Pol-de-Léon, Morlaix, Guingamp, Saint-Brieuc, Lamballe et Dinan. Toutes ces villes s’enorgueillissent désormais d’une " maison de la duchesse Anne ", musée très fréquenté.
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Lorsqu’elle meurt, le 9 janvier 1514, Anne est devenue " la figure emblématique dans laquelle se reconnaît le peuple de Bretagne ". Son corps repose au milieu des tombeaux des rois de France, dans la basilique de Saint-Denis mais, selon sa volonté, son cœur, ramené à Nantes, conservé dans un cœur en or, appartient à ce pays de Bretagne " qu’elle a aimé plus que tout au monde ".
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Louis XII ne lui survit qu’une année. A sa mort, en 1515, son successeur, François Ier, épouse Claude, la fille aînée d’Anne et de Louis, qui lui apporte le duché en dot. Le 21 septembre 1532, la Bretagne devient une province de France.
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MessageSujet: Re: Histoire de la Bretagne au Moyen Age   Histoire de la Bretagne au Moyen Age Icon_minitimeMer 21 Fév - 9:56

Firgold a écrit:
Au commencement...


La préhistoire



A l'origine, les premiers Bretons n'étaient pas Celtes. C'était un peuple de pasteurs nomades qui vivaient dans l'immense forêt bretonne. Ils érigèrent les mégalithes que nous pouvons encore admirer. La fonction des menhirs nous est encore inconnue mais nous savons en revanche que les dolmens étaient les tombeaux des chefs. Pendant l'âge de bronze la péninsule armoricaine connaît une grande prospérité, peu avant l'arrivée des Celtes.
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Les premiers Celtes


Arrivés avec les Indo-européens, les premiers Celtes s'installent en Armorique où ils cohabitent pacifiquement avec les premiers habitants de la péninsule. Ils introduisent l'usage du fer et des chevaux tout en s'initiant au commerce maritime. Ils apportent aussi un vaste panthéon et une philosophie nouvelle : le druidisme où les femmes jouent un rôle important.
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L'arrivée des Romains


En 58 avant J-C. toute la Gaule est occupée par les Romains... Toute? Non! Un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur... Mais là je m'égare. En réalité, les Romains ont peu d'influence sur les Celtes, qui vivent dans la forêt armoricaine. Aussi, quand les Vénètes se révoltent, c'est toute la Bretagne qui les suit. Bretons et Romains s'affrontent lors d'une bataille maritime mémorable qui tournera en faveur des Romains. Malgré leur supériorité (d'excellents marins face à des romains plus habitués aux combats sur la terre ferme), les Vénètes ont souffert d'une absence de vent qui a immobilisé leurs voiliers, favorisant ainsi les galères romaines. Il s'ensuit une répression féroce pendant laquelle bon nombre de Bretons doivent fuir l'Armorique. C'est à cette époque que disparaît le druidisme.
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L'émigration bretonne


Au cours du Vè siècle, les Romains, qui veulent repeupler le "désert armoricain", facilitent la venue de Celtes de Cornouailles ou du pays de Galles qui fuient la surpopulation. Au VIè siècle la Grande-Bretagne est envahie par les Angles et les Saxons ce qui entraîne à nouveau une émigration massive. Ces Celtes insulaires apportent avec eux la langue bretonne et une ébauche de christianisme. La Bretagne commence enfin à s'urbaniser.
Firgold a écrit:
La formation du royaume


La Bretagne des origines



Au début du VIè siècle, la Bretagne ne connaît aucune unité, les Celtes étant peu enclins à supporter une autorité quelconque. Mais à cette époque, l'émergence du royaume franc constitue une menace suffisamment importante pour que les Bretons décident de s’unir. Trois petits royaumes sont alors créés : la Cornouaille, la Domnonée et le Léon.
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La création du Vannetais


Dernier royaume à être formé, le Vannetais connaît des origines très tourmentées. Les luttes pour le pouvoir sont extrêmement violentes et fertiles en trahisons. Elles verront s'imposer Makliaw comme chef "incontesté" du Vannetais. Il se fera pourtant tuer en tentant d'envahir la Cornouaille. Son fils Warog, tout aussi prompt à sortir les armes, lui succédera. Au début du VIIè siècle Warog et ses hommes font des incursions de plus en plus fréquentes vers Nantes (ils iront même jusqu'à faire les vendanges sur les terres nantaises). La réaction des Francs est immédiate, ils envoient une armée qui se fait décimer. Pourtant, Warog jure obéissance à Clotaire, mais il y gagne la ville de Nantes. Le quatrième royaume breton est enfin formé.
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La réunion des quatre royaumes


Voulant en finir avec les incursions bretonnes, Pépin le Bref puis Charlemagne envoient des troupes en Bretagne. Pour contrer les attaques mérovingiennes, les quatre royaumes prennent pour chef de guerre Warog, le roi du Bro-Warog (Vannetais). Mais celui-ci meurt au cours de la bataille de Morvan. Son successeur Wiomarc'h doit se soumettre à l'empereur, mais en 822 et en 824 il essaye de se libérer de la tutelle franque; il y perdra la vie. Afin d'éviter d'autres révoltes, les Francs nomment eux-même le nouveau chef breton : Nominoë. Celui-ci redonne une certaine grandeur à la Bretagne.
A la mort de Louis le Pieux, Nominoë rend hommage à Lothaire alors que c'est Charles le Chauve qui a hérité de la partie occidentale du royaume. En 845 Charles le Chauve attaque la Bretagne mais Nominoë aidé par Lambert II, futur comte de Nantes, met son armée en déroute. La Bretagne est reconnue libre par le roi. Après avoir conquis l'Anjou Nominoë s'attaque à Chartres où il trouve la mort. Prompt à réagir, Charles le Chauve envoie un détachement en Bretagne mais il est défait par Erispoë, le fils de Nominoë, qui s'empare de Rennes et de Nantes. Il signe quand même en 850 un accord contre les Normands avec Charles le Chauve.

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De l'anarchie à la grande Bretagne


Le cousin d'Erispoë, Salaün, fait un coup d'état qui entraîne l'invasion de la Bretagne par les troupes de Charles le Chauve. Salaün négocie et promet de payer un tribut (qu'il ne versera que deux fois). Sous son règne la prospérité revient en Bretagne. A la fin de sa vie, il se retire dans un monastère où il sera assassiné. Après sa mort il sera considéré comme un saint.
Les chefs bretons réclament leur indépendance laissant la Bretagne sans unité. Les attaques normandes sonnent le glas de la grandeur bretonne. Alain le Grand réussit à réunir les Bretons sous sa bannière en 888 et chasse les Normands de Bretagne, qui n'oseront plus revenir de son vivant. Il est reconnu comme roi de Bretagne mais l'Anjou et le Cotentin refusent sa souveraineté. Il favorise l'expansion des abbayes.
A sa mort les attaques normandes reprennent de plus belle. Toute l'élite bretonne fuit en Angleterre, les abbayes et les bibliothèques sont pillées,... la Bretagne connaît une des périodes les plus noires de son histoire. Les Bretons attendent leur "sauveur". Un abbé parvient à convaincre le petit-fils d'Alain le Grand de quitter l'Angleterre pour sauver le peuple breton. Aidé par les Saxons, il débarque en Bretagne en 936 et libère la péninsule dès 939. Il refuse le titre de roi, se contentant d'être duc de Bretagne. Alain Barbe-Torte meurt en 952 laissant derrière lui un pays libre, prospère et indépendant... mais plus francophone que jamais.
Firgold a écrit:
Entre France et Angleterre


La succession d'Alain Barbe-Torte


En 952, Alain II meurt. Son fils Drogon lui succède, mais il meurt trois ans après. Un problème de succession se pose alors Alain Barbe-Torte ayant eu deux enfants bâtards soutenus par Foulque le Bon, comte d'Anjou. Konan, comte de Rennes, revendique le trône. C'est finalement son fils Geoffroy qui l'obtiendra après une lutte de près de quarante ans. Geoffroy épouse Havoise, la sœur de Richard de Normandie, renforçant ainsi les liens qui unissent cette région à la Bretagne. Il a deux fils, Alain III qui régnera de 1008 à 1040 et qui abolira le servage et Eudon qui obtiendra le célèbre apanage des Penthièvre la guerre des deux Jeanne. Le fils d'Alain III, Konan II, meurt en 1066 sans successeur. La couronne échoit à Hoël de Cornouaille gendre d'Alain III et cousin de Guillaume le Conquérant.


L'aventure normande


Au XIè siècle, les Normands se lancent à la conquête de l'Angleterre avec dans leur armée une forte proportion de Bretons, animés par le désir de venger leurs ancêtres chassés par les Saxons au VIè siècle. C'est le cas de Raoul II de Gaël sire de Montfort qui reçoit en récompense l'East-Anglia. Il en ressortira un apport culturel immense grâce aux multiples contacts entre les Bretons et les Celtes d'Outre-Manche. C'est à cette période que Raoul II réimplante le mythe d'Arthur dans sa forêt de Brocéliande. Mais Guillaume le Conquérant se méfie des Bretons qu'il juge trop ambitieux. Hoël de Cornouaille connaissant quelques problèmes, Guillaume le Conquérant vole à son secours et débarque en Bretagne (tout en caressant l'espoir secret d'annexer la Bretagne). Heureusement le roi de France qui voit tout cela d'un mauvais oeil force Guillaume à quitter la Bretagne avec armes et bagages en 1076. Les Bretons comprennent alors qu'ils ont tout à gagner en faisant jouer la rivalité entre la France et l'Angleterre. Cette tactique porte ses fruits car en 1113 Louis VI reconnaît la suzeraineté de la Bretagne.


Un siècle de calme relatif


Hoël de Cornouaille meurt en 1084 en laissant un fils Alain IV Fergent qui régnera jusqu'en 1112 date à laquelle il se retirera dans l'abbaye de Redon, las de régner. Sous son règne, la Bretagne connaît une grande période de prospérité. Son fils Konan III épouse la fille de Henry Ier roi d'Angleterre. Durant tout son règne, il ne cessera pas d'hésiter entre la France et l'Angleterre. A sa mort en 1148, ses deux enfants, Berthe et Hoël, s'affrontent. Mais grâce à l'aide de son mari, Éon de Porhoët, Berthe parvient à garder son trône. Elle aura un fils, Konan IV qui deviendra l'âme damnée de Henry II roi d'Angleterre, plongeant la Bretagne dans une des situations les plus difficiles de son histoire.


La mainmise anglaise


Konan est porté au pouvoir par Henry II. Mais celui-ci le force à abdiquer en 1166 et fait main basse sur la Bretagne. Il essaye de réorganiser la société bretonne afin de préparer l'unification. Il arrange le mariage entre la fille de Konan, Constance, et son troisième fils Geoffroy Plantagenêt. Il utilise le mythe d'Arthur qui symbolise la lutte des Bretons contre l'oppresseur en se proclamant descendant de ce roi mythique. Ce mythe lui sert aussi à démontrer qu'à cette époque Bretagne et Angleterre ne faisaient qu'une. Mais ses plans sont momentanément contrariés en 1182 à la majorité de Geoffroy II. Celui-ci coupe tout lien avec son père allant presque jusqu'à signer un accord avec le roi de France. Fervent patriote breton, il meurt hélas dans un tournoi en 1186. Il est le fondateur de "l'Assise au comte Geoffroy" qui interdit le démembrement des baronnies et des fiefs et qui instaure le Droit breton.
Son fils Arthur est mis sous la tutelle du roi d'Angleterre. Mais en 1189 à la mort de Henri II, Constance récupère son fils et le confie au roi de France quand Richard Cœur de Lion rentre en Angleterre. Philippe Auguste élève Arthur à la française l'envoyant même guerroyer contre sa grand-mère, Aliénor d'Aquitaine. Hélas, il est fait prisonnier par Jean sans Terre. Philippe Auguste prononce alors la déchéance de Jean sans Terre et investit Arthur duc de Bretagne en 1202. Mais ce dernier est assassiné sur l'ordre de son oncle qui élimine ainsi un concurrent potentiel à la couronne d'Angleterre. Avec Arthur disparaît l'héritier du Grand Arthur et celui qui devait permettre la fusion des deux Bretagne.
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MessageSujet: Re: Histoire de la Bretagne au Moyen Age   Histoire de la Bretagne au Moyen Age Icon_minitimeMer 21 Fév - 9:56

Firgold a écrit:
La guerre de succession


L'œil du cyclone



A la mort d'Arthur le pouvoir revient à Alix, née d'un deuxième mariage de Constance avec Guy de Thouars. Voulant à tout prix éviter une réimplantation anglaise, Philippe Auguste donne en 1213 le duché à Pierre de Dreux avant même que celui-ci n'épouse Alix. Mais l'histoire se plaisant à se répéter, une fois encore ce duc imposé devient plus breton que les Bretons. Pierre de Dreux, dit aussi Pierre Mauclerc, déposséder le comte de Penthièvre, annexe les terres dont le seigneur était mort sans enfant majeur et limite le nombre de châteaux-forts. Mais son anticléricalisme lui vaut quelques problèmes avec l'Église. Pendant la régence de Blanche de Castille, il conspire avec Thibaud de Champagne. L'Angleterre refusant de lui prêter assistance, il doit se soumettre en 1234. Il abdique en 1237 en faveur de son fils Jean I le Roux qui épouse la fille de Thibaud de Champagne et se réconcilie avec Saint Louis. C'est lui qui introduit le blason moucheté d'hermine en Bretagne. Grand poète, il réussit à maintenir un équilibre (fragile) entre la France et l'Angleterre. Son fils, Jean II, connaît un règne paisible de 1286 à 1305 si ce n'est quelques heurts avec l'Église au sujet du droit de tierçage. C'est sous le règne d'Arthur II, qui a neuf enfants de ses deux mariages, que la situation s'envenime. Jean III, issu du premier mariage d'Arthur II, monte sur le trône en 1312 et meurt en 1341 alors que ses deux frères sont déjà morts. La guerre de succession va commencer...


La guerre des deux Jeanne


Jean III qui détestait sa belle-mère Yolande de Dreux, s'était toujours refusé à reconnaître son demi-frère Jean de Montfort comme héritier. Sa nièce, Jeanne de Penthièvre, réclame le duché en tant que petite-fille d'Arthur. Pourtant, Jean de Montfort se proclame duc de Bretagne dès la mort de Jean III arguant de la loi salique qui doit avoir cours en Bretagne, fief de la France (ce qui ne l'empêchera pas de demander de l'aide à l'Angleterre). Il ouvre les hostilités en s'emparant de Nantes et en prenant possession du trésor entreposé par Jean III à Limoges. Il conclut un accord avec Édouard III. En 1341, Philippe VI nomme son neveu Charles de Blois (le mari de Jeanne de Penthièvre) duc de Bretagne et fait prisonnier Jean de Montfort. La guerre aurait pu s'arrêter là, c'était sans compter sur l'obstination de Jeanne de Montfort....
Le parti des Montfort est soutenu par la petite noblesse, quelques évêques, une grande partie du peuple et bien sûr par l'Angleterre. Quant au parti des Penthièvre, il entraîne avec lui les grands vassaux, le clergé et la France.
En 1342, les Français prennent la ville de Rennes. Ils envoient leur armée à Hennebont où s'étaient réfugiés Jeanne de Montfort et son fils Jean. Pour briser l'encerclement d'Hennebont, Jeanne sort une nuit avec 300 hommes et met le feu au camp français; elle réussit à y revenir trois jours plus tard. Le siège n'est pas levé mais elle y gagne un surnom: Jeanne la Flamme. Les renforts anglais prévenus lors de cette escapade font reculer les Français mais ceux-ci s'emparent de Vannes et d'Auray. En 1343, sur ordre du Pape les deux camps signent la trêve de Malestroit. Jean de Montfort est libéré. Mais il meurt en 1345 et son fils est mis sous tutorat d'Édouard III qui cherche à éloigner Jeanne la Flamme du pouvoir. En 1347, Charles de Blois est fait prisonnier par les Anglais. Mais même privés de leur chef, les partis continuent à s'affronter. De 1348 à 1351, la Bretagne connaît une période très sombre, ravagée par la peste noire et des hordes de pillards, elle sombre dans la misère la plus totale.
En 1351 a lieu le célèbre combat des Trente (trente chevaliers dans chaque camp) remporté par le parti de Blois mené par Beaumanoir. En 1352, les Montfort prennent leur revanche en s'emparant du château de Mauron grâce à Tanguy du Châtel. Pourtant Édouard III essaye de trouver un compromis, il libère même Charles de Blois. Mais la capture de Jean le Bon en 1356 à Poitiers met fin aux négociations. C'est alors qu'entre en scène le célèbre Du Guesclin.
Du Guesclin s'était déjà emparé du château de Fougeray en déguisant ses hommes en bûcherons, en 1357 il intercepte un convoi anglais et ravitaille la ville de Rennes assiégée depuis deux ans. Le duc de Lancastre décide alors de lever le siège. En 1362 Jean de Montfort le Jeune retourne en Bretagne. En 1364 les deux camps décident d'en finir: ils s'affrontent le 29 septembre à Auray. Grâce à une habile stratégie, le parti anglais prend rapidement l'avantage, c'est la débandade chez les Français, seuls les combattants bretons restent fidèles à Charles de Blois. Celui-ci trouve la mort au cours du combat, devenant ainsi un martyr.
La paix est enfin signée le 12 avril 1365 à Guérande. Jean de Montfort est couronné sous le nom de Jean IV, il reconnaît la suzeraineté honorifique de Charles V et doit céder son duché à Jeanne de Penthièvre s'il n'a pas d'héritier mâle. La Bretagne va connaître les plus belles années de son histoire...
Firgold a écrit:
La perte de l'indépendance


Le retour à la prospérité



En vertu du traité de Guérande, Jean IV règne sur toute la Bretagne. Cependant il devra se marier trois fois avant d'avoir un fils et ainsi assurer aux Montfort la possession de la Bretagne.
Mais Jean de Montfort a des dettes, aussi bien financières que morales, envers l'Angleterre. Pour garder de bons rapports avec ces proches voisins, il adopte une politique anglophile. Il favorise ainsi un commerce florissant entre les deux Bretagne et évite une confiscation éventuelle du comté de Richmond.
En 1369, le traité de Brétigny entre la France et l'Angleterre est rompu. Édouard III, débarque à la pointe Saint-Mathieu avec l'accord de Jean IV. La réponse de Charles V est immédiate: il fait capturer la duchesse Jeanne, trouvant sur elle un accord secret entre Jean IV et le roi d'Angleterre. Jean IV doit fuir en Angleterre, conspué par une grande partie de ses sujets.
Trop pressé, Charles V commet une erreur de tactique: il prononce la déchéance de Jean IV et annexe la Bretagne. Les bretons oublient alors leurs dissensions et se rallient tous à Jean IV (y compris Jeanne de Penthièvre qui n'avait pas perdu tout espoir de régner sur la Bretagne). Le 3 Août 1379, il débarque à Saint-Servan et conclu un accord avec Richard II, le successeur d'Édouard III. La guerre est ouverte entre la France et la Bretagne... En 1380 Charles V décède, son successeur négocie avec Jean IV qui recouvre la Bretagne à condition de faire amende honorable et de prendre quelques distances avec l'Angleterre. Il mourra 19 ans plus tard sans doute empoisonné.
Son règne apporta indépendance et prospérité à la Bretagne. En effet, il exerçait le droit de justice et négociait avec les autres pays au même titre qu'un roi. Il imposa au roi de France que le duc de Bretagne ne lui fasse plus l'hommage lige (à genoux et sans arme) mais l'hommage simple. Enfin, il créa en 1381 l'ordre de l'Hermine, rassemblement de chevaliers plus proche de la Maçonnerie que des chevaliers du Moyen-âge. Cet ordre qui admettait des femmes réunissait tous les citoyens courageux et généreux de Bretagne.




L'apogée du Duché


Jean V, dont le règne sera le plus long de l'histoire de la Bretagne (1399-1442), est un habile diplomate: il réussi à rester neutre tout au long de la guerre de Cent Ans. Il ne s'engagera qu'une seule fois en faveur de ses "frères" Gallois révoltés contre l'Angleterre qui prétendait réduire leur privilèges.
En 1423, il s'allie avec le duc de Bourgogne et le régent anglais pour confisquer l'apanage des Penthièvre en raison de leurs manigances. C'est sous son règne que furent érigées toutes les églises et chapelles que nous pouvons admirer en Bretagne.
Seule ombre à son règne: le tristement célèbre Gilles de Rais. Héros de la guerre de Cent Ans et compagnon de Jeanne d'Arc, il est connu pour ses dépenses excessives et les meurtres horribles qu'il a commis sur des enfants. Arrêté en 1440, il s'amende et est libéré mais il continue ses crimes. Ayant définitivement dilapidé sa fortune, sans alliés, il est de nouveau arrêté, il sera pendu puis brûlé.
Son fils aîné, François Ier (1442-1450), connaît quelques problèmes avec les Anglais. Il fait arrêter son frère Gilles de Bretagne qui meurt en prison, sans doute assassiné. Il meurt sans enfant mâle. Son frère, Pierre II, meurt au bout de sept ans, lui aussi sans enfant.
Arthur II ne règne qu'un an. Très proche de Louis XI (connétable de France et ancien compagnon de Jeanne d'Arc), il refuse la pairie pour marquer l'indépendance de la Bretagne vis à vis du royaume de France. Il fait au roi de France un hommage debout et l'épée au côté, il place ainsi son duché en position de semi égalité avec la France. Il est surnommé le Justicier car il n'aura de cesse de trouver l'assassin de son neveu Gilles de Bretagne.




Vers la perte de l'indépendance


En 1458, François II monte sur le trône de Bretagne. Ardant défenseur de l'indépendance, il obtient moult privilèges. Dès 1460, il convainc le Pape Pie II de fonder une université à Nantes, soustrayant les érudits Bretons à une éducation trop française. Il se rapproche beaucoup des Anglais qui, ayant perdu leurs désirs d'expansion (Entre France et Angleterre), deviennent les alliés idéaux pour résister à la France. Inquiet de n'avoir pas encore de garçons, il se bat contre les Etats-généraux de Bretagne pour permettre à sa fille Anne de lui succéder. Il promet celle-ci au prince de Galles puis à Maximilien d'Autriche.
Pendant ce temps, en France, Louis XI rachète les droits des Penthièvre, devenant ainsi un héritier potentiel au trône de Bretagne. A la mort de celui-ci, François II participe à la guerre folle contre la régente Anne de Beaujeu. La France envoie une armée en 1488, dirigée par La Trémoille. La défaite bretonne conduit François II au désastreux traité du Verger. Il doit promettre de ne plus utiliser de troupes étrangères en Bretagne, d'accepter l'hommage lige, et de ne marier ses filles qu'avec l'accord du roi de France. Effondré, il meurt quelques mois après, le 9 septembre 1488.




Un dernier combat pour la liberté


Une des idées les plus répandues dans l'histoire bretonne (même chez certains Bretons), c'est que la Bretagne a perdu son indépendance à cause d'Anne de Bretagne. Rien n'est plus faux !! Car malgré son jeune âge, Anne de Bretagne a combattu jusqu'au bout pour éviter le rattachement de son duché à la France et ce n'est que sous François Ier que la Bretagne perdit son autonomie.
A 11 ans, la nouvelle duchesse décide d'épouser Maximilien d'Autriche par procuration. Mais Charles VIII n'est pas de cet avis et il envoie une armée qui enlève Anne de Bretagne. Le roi déclare le mariage nul car non consommé et épouse la duchesse en 1491. Mais Anne de Bretagne exige un contrat de mariage très précis: si Charles VIII meurt avant elle sans héritier, elle ne peut épouser que son successeur; le premier à mourir abandonne ses droits au survivant (Penthièvre pour Charles VIII, Montfort pour Anne de Bretagne). De santé fragile, Charles VIII meurt sept ans plus tard. Son successeur Louis XII étant déjà marié, Anne de Bretagne reprend possession de son duché et rentre à Nantes.
Mais Louis XII, mauvais joueur, déclare son mariage nul car fait sous la contrainte. Il répudie sa femme et Anne de Bretagne est obligée de l'épouser en 1499. Il envoie une armée en Bretagne pour faire taire certains "esprits subversifs" qui commençaient à faire remarquer que les deux mariages de leur duchesse avaient peut-être eux aussi été conclus sous la contrainte.
Cependant, Anne de Bretagne pose encore des conditions à ce deuxième mariage: elle garde personnellement le titre de duchesse de Bretagne, Louis XII doit garantir les libertés, les institutions et les coutumes du duché. A la naissance de sa fille Claude de France, elle lui fait accepter le mariage de sa fille avec Charles Quint, le fils de Maximilien d'Autriche. Mais Louis XII comprend qu'ainsi le duché va lui échapper et rompt sa promesse, Claude de France épousera le futur François Ier. Écœurée, Anne retourne en Bretagne où elle finira ses jours le 9 janvier 1514.
Claude de France a un fils, le futur Henri II, et meurt en 1524. Le duché revient au dauphin. François Ier, qui veut en finir avec cette situation instable, obtient la réunion de la France et de la Bretagne le 4 août 1532 grâce à moult prodigalités.
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MessageSujet: Re: Histoire de la Bretagne au Moyen Age   Histoire de la Bretagne au Moyen Age Icon_minitimeMer 21 Fév - 9:56

Firgold a écrit:
Deux siècles de révoltes


Grâce aux nombreuses conditions posées par Anne de Bretagne et Claude de France, la Bretagne réussit à garder un statut particulier. Mais ces avantages économiques sont parfois mal perçus par le reste de la population. La Bretagne apparaît comme une province reculée, peuplée d'illettrés. Pourtant, la Bretagne est la première province maritime de la France et son commerce de toile (pour les navires) est florissant.


Les guerres de religions en Bretagne


De 1588 à 1598, la France vit l'horreur des guerres de religion, mais la guerre qui secouera la Bretagne n'y est qu'indirectement liée. Le 24 août 1572 a lieu le massacre de la saint Barthélemy, en Bretagne il ne fait qu'une victime: le seigneur de Pont-l'Abbé
Sous prétexte d'éviter à la Bretagne d'être dirigée par un roi protestant (Henri IV) Mercoeur, gouverneur de Bretagne, conspire contre la France et fait alliance avec l'Espagne. Quelques accrochages ont lieu en Bretagne et de nombreuses troupes armées, dont celle de La Fontenelle, se forment et ravagent les campagnes.
Heureusement, la conversion de Henri IV et la signature de l'édit de Nantes mettent fin à cette révolte. Mercoeur perd l'appui de l'Espagne et de ses autres alliés. Il se soumet en 1598. Mais il laisse une Bretagne affaiblie et en plein désarroi. On voit apparaître un néo-paganisme, les Bretons se tournent vers leur ancienne religion. Pour combattre cette tendance, l'Église leur envoie un grand nombre de prédicateurs, découvre de nouveaux saints et de nombreux miracles, c'est l'époque du mysticisme breton et des plus beaux calvaires.



La révolte des bonnets rouges


Cette révolte appelée aussi révolte du papier timbré fut l'une des plus sanglantes de l'histoire de la Bretagne. En 1673, Colbert veut lever de nouveaux impôts en Bretagne: la gabelle et le papier timbré (qui taxe tout document officiel). Or, depuis l'union de la France et de la Bretagne en 1532, tout nouvel impôt doit être accepté par les États généraux de Bretagne. Bien sur, ceux-ci s'opposent à cette taxe supplémentaire mais Louis XIV passe outre.
Les Bretons, dirigés par Sébastien Le Balp, entrent en rébellion. Le roi décide alors d'envoyer des troupes en Bretagne, la révolte est cruellement réprimée, on ne compte plus les exécutions sommaires et les pendaisons. Pour punir les paysans en révoltes, certains iront même jusqu'à couper la pointe des clochers.
Après ce coup dur, le roi décide de nommer un intendant en Bretagne. Le premier sera Béchameil de Nointel qui dirigera la Bretagne de 1692 à 1705. Mais il ne réussira pas à affaiblir les États généraux, et la Bretagne restera une province privilégiée dans l'ordre fiscal jusqu'à la Révolution.



Pontcallek: dernier chevalier breton


A la mort de Louis XIV, la régence de Philippe d'Orléans ouvre une période de libertinage et de faste dans la bonne société. Mais la situation n'est pas la même en province, spécialement en Bretagne où la population de remet mal des massacres perpétués pendant la révoltes des bonnets rouges.
C'est alors qu'entre en scène le marquis de Pontcallek. C'est un noble sans le sou, qui vit de trafics divers. Il rêve d'une Bretagne libre et d'une république aristocratique. Plus exalté que réaliste, il rassemble peu de partisans, mais obtient le soutient des espagnols en 1719, choqués par les mœurs débauchées du régent et abusés par une surévaluation de ses troupes. Le régent en est plus amusé qu'inquiet mais l'abbé Dubois, son conseiller, cherche à signer des accords avec l'Angleterre. Pour impressionner les Anglais, il fait croire que les Espagnols sont sur le point de débarquer en Bretagne et que la conspiration de Pontcallek est très importante. C'est ainsi que Pontcallek est arrêté avec trois de ses partisans (peut-être les seuls). Il seront décapités le 28 décembre 1719.
Célébré par Bertrand Tavernier dans Que la fête commence, il fut peut-être l'un des derniers chevaliers bretons à se battre pour sa patrie. Il y gagna un statut de martyr national devenant le sujet de nombreuses complaintes.


Vers la Révolution


Louis XV accède au pouvoir et essaye de moderniser la Bretagne. Il lance de grands travaux pour construire des routes, les paysans étant "volontaires" pour y participer.
En 1764, une nouvelle affaire éclate en Bretagne. Les Jésuites qui sont très puissants en Bretagne dirigent un grand nombre de collèges. Le Parlement breton, plutôt janséniste, s'inquiète de cette grande influence et vote la dissolution de l'ordre. Le rapport du procureur général, La Chalotais a un succès immense auprès du public et sera même applaudi par Voltaire.
Mais le duc d'Aiguillon, gouverneur de Bretagne, défend les Jésuites. Il va plaider leur cause auprès de Louis XV. Le roi convoque les parlementaires à Versailles et exile trois d'entre eux. Mais le Parlement refuse de se soumettre et décide de démissionner. Louis XV fait alors arrêter La Chalotais et disperse les autres conseillers dans différentes provinces. Le Parlement de Paris réagit aussitôt en faveur de celui de Rennes et le roi doit s'en tenir là. Le duc d'Aiguillon se retire en 1768, mais le prestige royal est bien entamé. La Révolution peut commencer...
Golgol a écrit:
Au nom de la Bretagne, je me remercie Firgold pour ce maginifque historique de notre beau pays.

Une peuple sans histoire c'est comme un arbre sans racines!
Firgold a écrit:
Le Moyen Age est la période de l'histoire européenne s'étendant :

du Ve siècle : chute de l'Empire romain d’Occident et début de la dynastie des Mérovingiens au XVe siècle : début de la Renaissance, découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, prise de Constantinople par les Ottomans (chute de l’Empire Romain d’Orient).

Il se compose de deux phases:


Première phase:

le « Haut Moyen Age » :
du Vème au Xème siècle :


1) dynasties des Mérovingiens,
2) dynastie des Carolingiens, avec Pépin le Bref et Charlemagne entre autres. Cette dynastie marque le début de la féodalité (abandon de terres et de droits à l'aristocratie)


Deuxième phase:

le « Bas Moyen Age » :
du Xème siècle au XVème siècle

1) dynastie des Capétiens,
2) dynastie des Valois.





Cette datation ne correspond pas à une césure nette dans le développement culturel et social mais à des événements dont la portée allait, à moyen terme, faire entrer l'Europe dans une nouvelle ère.


Le terme de Moyen Age a été utilisé pour la première fois par Flavio Biondo de Forli, secrétaire apostolique à Rome, dans ses «Décades historiques depuis le déclin de l'Empire romain», écrites vers 1450.


Pour cet historien humaniste, le terme évoque l'idée d'une mise entre parenthèses du temps, d'une interruption du progrès : cette période de soit-disant stagnation culturelle entre la gloire de l'Antiquité classique et la renaissance est actuellement vivement remise en cause par les historiens
Firgold a écrit:
LA BRETAGNE ET LA GAULE

La terre des Angles



En Bretagne, la population était généralement satisfaite de la domination romaine. Pourtant, il y avait des mécontents, notamment parmi les petits propriétaires terriens. Durant les décennies de domination romaines, ceux-ci avaient été peu à peu contraints d'abandonner leurs terres aux grands propriétaires patriciens et se trouvaient réduits à l'état de salariés, de métayers (c'est-à-dire des paysans partageant la récolte avec le propriétaire de la terre) et parfois même de "chômeurs".

Ces mécontents, désormais nombreux, devinrent les précieux alliés des Barbares lorsque ceux-ci commencèrent à défier Rome en occupant les villes et les terres britannique.


Au IIIe siècle, quelques légions suffisaient à maintenir l'ordre en Bretagne. Il n'en était plus de même au siècle suivant. Du nord déferlaient en hordes les Pictes, que César, quelques siècles auparavant, avait péniblement défaits. A l'est et au sud débarquaient des pirates venus de Scandinavie et de Germanie. A l'ouest et au nord-ouest, les Celtes du pays de Galles, les Gaëls partis d'Irlande, les Scots ou Écossais, dont les descendants, aujourd'hui encore, sont fiers de leurs lointaines origines, soumettaient les riches cités romaines à une terrible pression.

En l'an 400, les représentants de l'Empire en Bretagne réclamèrent des renforts à l'empereur. Ce dernier, le jeune Honorius, après avoir demandé conseil à ses généraux, répondit : "L'Empire tout entier est dans la tourmente; que les Britanniques s'aident eux-mêmes de leur mieux."

Il n'est pas surprenant qu'un chroniqueur de l'époque, Béda, ait noté dans ses Mémoires : "Depuis l'an 409, les Romains ne gouvernent plus la Bretagne."

Peu après arrivèrent les nouveaux maîtres : Les Jutes, les Angles et les Saxons.
coldtracker a écrit:
Si tu veux plus d'infos sur les structures miltaires en particulier au Xvème siècle, fais moi signe, j'ai une vraiment interessante de description des copagnies d'ordonnances avec pas mal d'infos interessantes..... :wink:
Chanoir a écrit:
Bravo Firgold!

Ton historique de la Bretagne est remarquable et en tout point complet tout en restant concis!
Mon petit doigt me dit que tu étudies ou as étudié l'histoire...
*Bohort* a écrit:
Excellent, complet, clair... Que dire sinon bravo pour cette superbe rétrospective historique de notre chère Bretagne.
MessireArphen a écrit:
potius mori quam foedari

kentoc'h mervel eget bezañ saotret
Hégoréon a écrit:
Super ton sujet! Je suis passionné par l'Histoire de Bretagne médiévale, j'ai beaucoup de livres sur la question, que je travaille dans le cadre de mes loisirs comme de mes études... Si tu veux qu'on en discute, envoie moi un MP, qu'on puisse parler sur MSN
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