[RP] Les prisons du château

Nombre de messages : 598 Date d'inscription : 31/01/2007

---fromFRMarmouz kastell ar Vreizh a écrit:: Dans les profondeurs du château, où seul un escalier en colimaçon peut vous mener, dont les marches sont cabossées avec le temps et les murs recouverts des griffures de malheureux anonymes, se trouvent les oubliettes de la forteresse.

La lumière y est rare, personne ne se bouscule pour rallumer les torches et la lumière du jour ne perce pas en ces lieux vibrant encore des cris de générations entières d'hommes et de femmes étant passés ici ... pour mieux trépasser.

Sol et murs maculés de sang vieillissant avec les pierres. Des portes épaisses se succèdent indéfiniment dans un couloir dont l'obscurité vous empêchera d'apercevoir le fond, mais à entendre les lamentations vous comprenez qu'il mène assez loin.

Un ivrogne dépourvu de faculté mentale, grognant au lieu d'articuler, un gourdin dans une main et un pichet de vin dans l'autre s'occupe de garder les lieux, protégeant son trousseau de clefs comme un mendiant sa monnaie. Prenez garde si vous êtes une femme de ne pas vous retrouver seule en sa compagnie, l'homme n'est guère bien éduqué.

Ci et là quelques flaques d'eau, traversées occasionnellement par des rats gros comme des chiots. Au détour d'un couloir vous pourrez être confronté à une porte plus haute que les autres et flanquée d'une plaque avec gravée dessus : "Ouste". Il s'agira de la célèbre salle de jeu du procureur renfermant une impressionnante collection de crânes et d'outils en tous genres. Un lieu consacré à la science et à l'amour de la justice. Prenez garde si vous jetez un coup d'œil à travers la serrure, vous risquez de faire des cauchemars ...

Prenez garde à ne jamais vous égarer là bas...

---fromFRAnonymous a écrit:: [Dans une geôle : non pas celle-là… une autre]
Il fait un froid terrible… sans doute autant que cet hivers mil deux cent quarante deux… pourtant les feux de joie n’avaient pas manqué lors de la quatrième croisade… et demi…
Il y en eut aussi au siècle suivant : neuf disait-on. Des hivers rudes… pas des croisades. Difficile à croire.
Il sourit : cette croisade se déroula entre la quatrième et la cinquième, et peu de temps avant celle des enfants… curieux temps. Où les croisades se comptent par fraction ; fraction de croisade et fraction d'homme.

Il s’ennuie.

Son compagnon de cellule est mort il y a fort longtemps ; ce qui, à maint égards, s’est avéré fructueux, pour diverses raisons qu’il ne me vient pas à l’esprit d’évoquer. En tout cas c'est bien regretable. Car il parlait beaucoup et n'était pas toujours déplaisant. Comment se nommait-il ce garçon, déjà ?
Il a oublié, comme tous autres vieillards, il a tendance à oublier. Une manie. Notoire.

Il ne manque pas d’eau, mais la faim se rappelle à lui, par moment. Fugace comme le vol d’un aigle, puis, douloureuse comme les serres du même noble volatile.
Alors il chasse, dans moins de trois mètres carrés ; il chasse avec des chaines lourdes et rouillées. Au début les rats étaient d’appréciables compagnons. Avec le temps, il est même parvenu à en dresser un. Mais quand le souffle de vie vous quitte, vos poilus compagnons se carapatent avec l’insistance d’un pape, surprit dans un bordel de la Hanse.

Enfin, quand il en a l’envie, il reprend sa besogne, qu’il a entrepris il y a…. longtemps.
Se faire une flûte ; pour donner à l’air et au vent la forme et l’allure d’amis… une présence.
Une mélopée.
Et finalement, il est content d’être venu en Bretagne, d’y avoir été invité… oui, c’est bien cela le mot : invité.

---fromFRAnonymous a écrit:

[Dans le même geôle ~ oui celle-là fera très bien l’affaire… merci]
Il a été invité ici par Jean V, dit le Sage. ‘‘Invité’’. Il a hâte que tout se termine, une nouvelle fois. Fait-il nuit ou est-ce le jour ? Difficile à dire quand on vit dans l’obscurité depuis tant de temps. Alors il lui a fallu comprendre… observer les plus subtiles variations qui affectent les mousses et les champignons. C’est très bon les champignons, les mousses aussi.
A plusieurs reprises, il a failli devenir fou, alors pour retrouver un peu de son à propos, il passe la main sur les murs, à la recherche des graffitis laissés là par des générations d’engeôlés. De toute la plus ancienne le concerne personnellement.
Il avait confié à un autre détenu ces mots :

Citation :: J’avais douze ans quand Christos est né,
Et douze années vécues quand Il naquit.
Et Lui trente-trois révolus tout à sa mort,
Et donc moi quarante-cinq, et je fus maudit,
Et moi donc quarante-cinq quand je l’ai frappé.

Et soixante-sept de plus, pour savoir bien compter
Soixante-sept longues années, vouées aux gémonies
Mais j’aurais tourné huit fois la Méditerranée,
Et donc vu neuf fois la Jérusalem bénie.
Et quand le dix s’engendre, enfin, je suis décédé.

J’avais cent-douze ans quand vint enfin la Foi.
Cent-douze ans quand je mourus, la première fois…

Il expire… longuement, une seconde nature.
Tac, tac, tac, tac, tac…
Tac, tac, tac, tac…
Tac, tac, tac, tac, tac…
Tac, tac, tac, tac, tac, tac…
Avec ses bracelets de chaines, il frappe au mur et efface cette trace. Il y a déjà trop de traces qui pourraient le trahir.

Zedude a écrit:: DudZe erre dans le château abandonné qui sent le moisi.
Une odeur surprenante l'a attiré dans un endroit qu'il ne lui serait jamais venu à l'idée de visiter.
Une odeur d'alcool ... fétide.

Cà alors !!!

Un corps, menotté, roulé en boule. DudZe s'interroge sur l'acharnement que le pauvre bougre a mis à
bousiller le mur au pied duquel il git. A l'autre bout de la geôle, un squelette.

Hé ho !!! Qu'est ce que tu fiches ici ? Qui tu es ?

DudZe s'approche de la grille et s'agenouille. Le gars est mort.
Mais pas décomposé.

Incroyable !!!

Il sèche.
Les yeux enfoncés dans les orbites, la peau tirée, un nez d'aigle.

Une momie !

Il avait déjà entendu parler de ce phénomène, comme d'une rumeur, quand on vidait certaines tombes pour
ranger les ossements dans l'ossuaire.
Et là, il le voyait.
En vrai.
Après quelques instants ...

Bon, tu m'excuses, mec, il est un peu tard pour aller chercher Monseigneur pour s'occuper de ton âme.
Je te demande pas où je pourrai trouver à bouffer ou à boire dans ces ruines, hein ?!

DudZe remonte quand même vers les cuisines.

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